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Paru le : 03/09/2002
Le Parisien
«DES POIDS LOURDS circulent sans arrêt au mépris de la sécurité des enfants. Les rues et les maisons sont recouvertes d'un linceul blanc du fait des poussières blanches produites. Le pire, ce sont les vibrations dues aux tirs de mines. » A écouter cet habitant, vivre à Ecuelles, près de la carrière Piketty Frères, est devenu un véritable calvaire. C'est pour cette raison que Mikkel Franck, président de l'Association de défense de la vallée du Loing, vient de déposer un recours contentieux contre l'arrêté préfectoral du 28 janvier 2002 autorisant la carrière à développer son activité.
« Ce recours est un non-événement »
Lors de l'enquête publique, la population d'Ecuelles et des douze communes voisines avait vivement contesté la demande de Piketty d'augmenter sa production de 40 %. Une pétition a recueilli environ 1 000 signatures. « Le préfet n'a pas tenu compte de cette mobilisation. Nos remarques face aux nuisances que nous subissons ont été ignorées », tempête aujourd'hui Mikkel Franck, dont la maison subit régulièrement les conséquences des explosions. « Quand vous êtes à l'étage, ça tremble tellement que vous avez l'impression que le toit va vous tomber sur la tête », raconte sa femme. « Un mur s'est même écroulé dans le jardin », relate Michel. « Dès 6 heures du matin, on est réveillé par les camions. Et il y a sans arrêt cette poussière blanche qui colle partout », se plaint cette habitante qui réside à quelques dizaines de mètres de l'usine. Patrick montre les fissures sur les murs et escaliers de sa maison, les morceaux de ciment qui se détachent, « c'est dramatique », se plaint--il. Autant de critiques qui ne semblent pas émouvoir le PDG de la société. « Il y a eu une enquête publique et un arrêté préfectoral. Nous le respectons. Nous avons mis en place une commission de suivi, nous avons un expert qui travaille sur toutes les explosions. Nous avons fait ce que l'on a promis. Cette plainte émane d'une association locale. Ni la mairie ni d'autres associations ne se sont manifestées. Ce recours ne modifie rien, c'est un non-événement », assène Christian Piketti, PDG de la société, visiblement mécontent que cette affaire refasse surface. Le commissaire enquêteur avait effectivement rendu un avis favorable à cette extension. Ce dernier demandait toutefois « que les différentes nuisances relatives au trafic, aux tirs de mines, aux salissures soient réduites autant que faire se peut, dans un délai convenable. » Les habitants attendent toujours. ECUELLES, 28 AOUT, 14 HEURES. La carrière se trouve à 500 mètres des premières habitations qui subissent les effets des explosions. Mécontente, une association vient de saisir le tribunal administratif.
Sébastien Morelli
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