La centrale EDF -4

 

La République - Publié le 03 avril 2000

La centrale thermique de Montereau : un avenir incertain

 

La première tranche de la centrale E.D.F. de Vernou-la-Celle, près de Montereau, est entrée en service en 1959. Aujourd’hui, cet équipement vieillissant est à la croisée des chemins et chacun, dans l’entreprise, s’interroge sur son avenir. Il s’agira de se renouveler ou de disparaître.

 

Le gros monstre est pour l’instant assoupi pour cause de révision. Tous les dix-huit mois environ, la centrale E.D.F. de Vernou-la-Celle, est auscultée avant d’être remise en route. Pour l’ensemble des communes environnantes, le signe de ce retour à la normale est la fumée qui s’échappe à nouveau de la gigantesque cheminée. Car la centrale à flamme de Vernou fonctionne au charbon, comme en attestent les montagnes de cock entreposées aux alentours. Implantée en 59, cette unité E.D.F. qui, à l’époque, était la plus moderne de France, a vu la construction de quatre tranches successives dont trois depuis ont été fermées pour cause de vieillissement. Seule demeure aujourd’hui la dernière inaugurée d’une capacité de production de 250 MgW.

 

« Vernou a été longtemps la centrale à flamme la plus puissante du parc E.D.F., précise l’actuel directeur, Charles Bonn. Quatre-cents personnes travaillaient sur le site. Mais les temps ont changé. E.D.F. a diversifié sa production avec notamment le nucléaire au milieu des années soixante-dix. Les premiers turbo-alternateurs sont devenus obsolètes et, en 1985, E.D.F. a pris la décision de fermer les deux premiers de 125 MgW ce qui a entraîné le reclassement de 170 personnes. En 1995, c’était au tour du troisième turbo-alternateur. Désormais, il ne reste plus, sur le site, qu’une seule unité de 250 MgW et environ 140 personnes pour la faire fonctionner ».

 

« La raison d’être, d’une centrale comme celle de Vernou au sein du maillage national des unités de production, est d’apporter l’appoint d’électricité qui parfois fait défaut » précise Didier Hutin, le directeur adjoint. Une sorte de moteur auxiliaire en cas de besoin. L’électricité est une énergie qui ne peut être stockée : il convient donc d’assurer une production en flux tendu susceptible de se réguler en fonction des pics ou bien des chutes de consommation. En tant que petite unité, la centrale de Vernou est un outil très souple qui peut monter rapidement en puissance et permet donc de faire face à ces oscillations. Chaque jour, une sorte d’analyse prévisionnelle est communiquée aux différentes centrales qui, ainsi, savent à l’avance quelle quantité de courant elles doivent produire.

 

C’est dans ce contexte « de complémentarité » que « Vernou » fonctionne depuis plusieurs années, à des rythmes plus ou moins élevés qui peuvent approcher les 5 000 heures de fonctionnement, comme c’était le cas en 1998, ou bien chuter carrément comme ce fut le cas en 1994, lorsque la centrale ne produisit que 314 heures dans l’année. En 1999, elle resta en marche durant 4 148 heures.

 

Dans ce contexte, les gestionnaires de la centrale de Vernou sont amenés à se poser quantité de questions quant à l’avenir de l’unité. Dans quatre ou cinq ans, la question précise du devenir du site se posera clairement : un choix que Charles Bonn résume par trois mots : Modernisation, réorientation ou fermeture. Les nouvelles tendances de production d’électricité et le contexte de déréglementation européenne provoqueront une série de remises en question autour de questions clefs comme : quelles seront les contraintes environnementales ou quels investissements permettront de continuer. Pour l’heure l’unité vieillissante de Vernou a choisi d’aller de l’avant en travaillant particulièrement les secteurs de certifications de qualité : une Iso 9 002 a déjà été obtenue et une Iso 14 001 est en projet..

 

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